Il y a neuf ans et demi, je suis tombé malade. Après quelques années de lutte et de recherche, j'ai compris ce qui n'allait pas et… je devais apprendre à vivre avec. J'avais l'impression qu'il y avait un ours énorme au milieu de la pièce, impossible à éviter. Un ours que je détestais, mais avec lequel je devais (que je le veuille ou non) me lier d'amitié.
plusImaginez : vous entrez dans votre chambre et elle est remplie d'un énorme ours brun (oui, bien plus grand qu'il n'y paraît !) qui grogne et grogne. Vous voulez le dépasser, vous voulez continuer votre vie. Vous voulez que l'ours s'en aille et ne revienne jamais ! Je vous ai eu !
Mais cet ours ne fait que grandir et devenir encore plus hystérique à cause de vos tentatives pour vous en débarrasser. Il ne vous reste donc plus qu'à le regarder dans les yeux, vous asseoir avec lui et réfléchir calmement à une interaction. Car, que cela vous plaise ou non, cet ours est là, et vous devez en tirer le meilleur parti !
Une métaphore bien sûr
Vous reconnaissez cela ? Nous le faisons tous. Quand quelque chose ne va pas comme nous le souhaitons, ou quand la peur pointe le bout de son nez, nous voulons nous en débarrasser ; il faut qu'elle disparaisse. Nous résistons. Et cela aggrave les choses. Qu'il s'agisse de colère, de peur, de mal-être, de mauvaise nouvelle ou d'incertitude, c'est une réaction tout à fait naturelle : « Tout ce qui nous fait du mal doit disparaître. » Une réaction agréable et primitive du « cerveau primitif » (et heureusement, nous avons ces réactions ; elles sont réellement utiles !).
Mon ours rugit à nouveau
Ouais, mon ours hurle, rugit et se gonfle d'orgueil. La réduction progressive de mes médicaments ne s'est pas bien passée, une (très longue) rénovation et l'absence d'une petite maison douillette (à cause des travaux) ont ramené mon anxiété, mes crises de panique, ma dissociation, ma confusion… tout est revenu d'un coup. Et je ne veux pas de ça.
Mais je devrai aussi apprendre à accepter la présence de mon ours. Que je vais devoir adapter ma vie maintenant qu'un ours plus gros rôde. Je devrai être douce, ne pas me culpabiliser pour tout ça. Il faudra que je redevienne amie. Et alors, je pourrai ! Et vous aussi !
1 commentaire
Maria Aldiab